Caroline Gahnassia

Meet Caroline Gahnassia  
COO de Barclays  

Pour WIF, Caroline Gahnassia fait le récit de son ascension, des bancs de Dauphine au poste de COO chez Barclays. L’occasion de nous transporter avec elle dans un parcours à mille à l’heure, guidé par son énergie infaillible, son optimisme vainqueur et sa soif de vivre. Pendant pratiquement deux décennies, chez Merrill Lynch, Morgan Stanley, puis Barclays, elle a évolué dans l’effervescence des salles de marchés. En 2017, elle décide de relever un nouveau défi en devenant COO, un important changement de cap. Pari réussi. Portrait d’une femme qui aime le défi et qui prend des risques.

1999-2006 : Merrill Lynch, salle de marchés sur le desk Equity, Londres puis Paris.
2006-2010 : Elle intègre la salle de marchés de Morgan Stanley.
2010-2017 : Arrivée chez Barclays post Lehman Brothers pour monter le Desk Equity, puis COO depuis 2017. 

Caroline Gahnassia News

« Il ne faut jamais avoir peur de prendre des risques »  

Un seul échange avec Caroline Gahnassia suffit à vous convaincre de sa détermination. Très jeune, nous confie-t-elle d’emblée, elle éprouve un puissant désir de construire son indépendance : « J’étais prête à me battre pour mon avenir ». Le décor est planté. Après un DEA en produits structurés à l’université de Dauphine, elle est marquée par la figure d’Abby Joseph Cohen, stratégiste iconique de Goldman Sachs ; l’aura de cette femme accompagnera désormais ses ambitions de réussite.  

Les années en salles de marchés sont vécues à un rythme effréné. Une période qu’elle se remémore avec tendresse ; les éclats de rire et les liens puissants tissés dans le stress des marchés financiers marquent les souvenirs de Caroline. Si elle évoque la tension qui pouvait y régner, son rapport exalté au challenge lui apporte la résilience pour continuer. Car là-bas, elle peut donner libre cours à sa force de conviction... et à une originalité qui fait partie intégrante de son identité. Au milieu des classiques costumes sombres rayés, Caroline ne se plie pas au formalisme de rigueur ; elle assume un look de business woman - et ce, à l'encontre des exemples et conseils recueillis à ses débuts, durant son graduate program à NYC. Cette expression toute naturelle de sa féminité en dit long sur son approche du milieu : « Je ne me suis jamais posé la question de savoir si j’avais ma place. Je l’ai simplement prise. » Une posture d’empowerment directement inspirée d’une icône de notre époque : « Le pouvoir ne vous est pas donné, vous devez le prendre, c’est Beyoncé qui le dit !” nous rappelle Caroline dans un rire.

« Tu dois apprendre quelque chose de nouveau tous les jours de ta vie»  

En 2017, une forte envie de renouveau se fait ressentir. L’envie de challenge, encore et toujours, et puis, “il faut savoir tirer sa révérence après 18 ans en salle de marchés, l’envie d’apprendre un nouveau métier était forte!” admet-elle avec clairvoyance. Elle postule alors au poste de COO qui vient de se libérer chez Barclays, un choix audacieux pour lequel son expérience passée l’avait peu préparée. Sa force de conviction, son engagement et sa résilience lui valent la confiance du CEO, Raoul Salomon, qui osera parier sur son potentiel.

Lorsque nous l’interrogeons sur les raisons de ce changement de cap, Caroline Gahnassia évoque cette phrase que lui répétaient ses grands-parents : « Apprends quelque chose de nouveau chaque jour de ta vie ». Ce nouveau poste saura en effet la nourrir d’apprentissages et de défis, c’est le moins que l’on puisse dire : sa prise de fonctions coïncide avec la cession de la banque de détail, l’ouverture de Barclays en Belgique, le Brexit, puis le Covid... Mais il y avait là quelque chose d’exaltant : « En étant au pied du mur, j’arrive à déployer une ressource que moi-même j’ignore. »

Depuis, Caroline s’épanouit à ce poste de leadership. Sa force ? L’audace, mais aussi, assurément, l’humilité qui l’accompagne à chaque étape : “Je m’autorise à poser toutes les questions nécessaires avant de prendre une décision.”  

Dans ses fonctions de management, elle peut cultiver l’amour du relationnel déjà éprouvé durant ses années en salles des marchés : « Je n’ai été nourrie que collégialement ». Cela tombe bien, puisque les équipes de Barclays ont plus que doublé depuis l’arrivée de Caroline à son poste, et que de nouvelles activités ont été déployées : un déménagement du siège social est prévu fin 2025 pour s’adapter aux nouvelles dimensions de la banque.

« Le regard de mes enfants me porte »

Caroline se décrit elle-même comme une « hyperactive » ; jamais à bout de souffle, les défis sportifs ponctuent son parcours, de la pratique de la boxe à l’ascension du Mont Blanc, en passant par le saut en parachute. « Mes proches me trouvent infatigable », nous confie-elle dans un éclat de rire. Aujourd’hui, au terme de 25 années à jongler entre plusieurs rôles, mère, femme, banquière, aventurière, Caroline le dit fièrement : « J’assume la vie que je désire vivre. » Mais elle ne le cache pas : ces choix ambitieux ne furent pas un long fleuve tranquille. Le plus challengeant dans tout cela, c’est « la multiplication des responsabilités », dit-elle, le démêlage de ce nœud gordien, connu de beaucoup, où s’entrelacent vies professionnelle et personnelle.

Mère de deux fils, aujourd’hui âgés de 18 et 21 ans, il ne fut pas toujours aisé d’équilibrer le temps passé au bureau et celui partagé en famille : « Je partais aux aurores, je n’étais pas avec eux à la table du petit-déjeuner, ou à la sortie de l’école, avec un goûter pour les attendre ; ce n’était pas toujours facile » C’est avec une certaine émotion qu’elle évoque cette période où la crainte d'être trop absente put produire de réels déchirements intérieurs. C’est pourquoi, dans un emploi du temps à mille à l’heure, les enfants ont constitué, nous dit-elle, l’exception constante, la priorité de toujours, ceux pour qui elle est prête à tout bouleverser. Soucieuse de les accompagner dans leurs projets, elle nous a évoqué avec joie, avant l’entretien, les réussites de chacun. Maintenant adultes, son ambition, ses choix, ils les comprennent ; et Caroline le dit : « C’est leur regard qui me porte. » Sans doute le plus beau pari relevé.

L’interview WIF à mille à l’heure !

La première chose à laquelle vous avez pensé ce matin en vous réveillant ? 
Je suis en retard !

Votre plus grande fierté ? 
Mes deux fils.

La femme qui vous inspire ? 
Hedy Lammar. Une femme sulfureuse, une star de cinéma belle comme le jour... et inventrice de génie la nuit ! Elle est la créatrice du “saut de fréquence” sans lequel nous ne pourrions utiliser aujourd’hui le wifi, le GPS, le Bluetooth.

L’homme qui vous inspire ? 
Les polymathes, ces hommes curieux de tout qui ont eu un impact extraordinaire sur l’humanité : Leonard de Vinci ou Maimonide, des hommes d’esprit universel.

 La meilleure astuce anti-stress ? 
La boxe... mais aussi le chocolat et les fous-rires entre copines !

La valeur qui vous tient le plus à cœur ? 
Le respect. 

Votre dernier voyage ? 
Le carnaval de Venise. 

Votre prochain voyage ? 
Là où le vent me mènera… 

Le voyage de vos rêves ?
La vie ! Nul besoin de faire ses valises pour partir à l’aventure...

Votre prochain défi sportif ? 
La liste des défis à relever avant d'être grande est très longue ; quelques exemples : le GR20 (sentier de randonnée en Corse), passer des diplômes de plongée, ou encore un stage en Pologne avec Wim Hof, dit « Ice Man », connu pour ses records d’exposition au froid.

Votre plus grand défaut ?
L’impatience... car les défauts sont l’exagération de nos qualités !

Votre plus belle qualité ?
La persévérance. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », disait Mark Twain.

Que nous diraient vos proches de vous ? 
Cela dépend à qui l’on s’adresse… mes voisins du dessous ou mes amis ? Ces derniers diraient, je crois, que je déborde d’énergie et d’enthousiasme, que je suis épuisante parfois mais que je reste, au bout du compte, assez drôle ! Mais qu'au bout du compte, je suis assez drôle ;-)

Un souvenir marquant ? 
Le plus marquant, je ne l’ai pas encore vécu. 

 Le film qui vous a inspirée ? 
La Vie est belle de Roberto Benigni ; ce que la vie a fait de mieux et de pire...

Une sortie culturelle à nous conseiller ? 
Giselle(s), le nouveau ballet de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.

Une lecture inspirante ? 
La Promesse de l’aube de Romain Gary : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais... 

Votre mantra ou citation favorite ? 
Puisque chaque chose n’est rien d’autre que ce qu’elle est, on ne peut qu’en rire !

Le conseil le plus inspirant que vous avez reçu ?
Apprends quelque chose de nouveau tous les jours de sa vie… car, un jour, tu peux tout perdre, devoir tout recommencer, mais la seule chose qui te restera, c’est ça ! - dit-elle en désignant sa tête d’un geste.

Et pour finir, celui que vous auriez aimé recevoir ? 
La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie (Sénèque). 

Video